Alors que la pandémie de Covid-19 semble reprendre du poil de la bête, la santé mentale de nos ados n’est pas passée à la trappe des longs mois d’éloignement forcé.
Selon une étude réalisée par Agne Suziedelyte, maître de conférences au département d’économie de la City University of London, la santé mentale des filles a été plus impactée que celle des garçons suite à la pandémie du Covid-19. Explications.
La pandémie a décidément engendré beaucoup de conséquences néfastes sur la santé mentale des plus fragiles mais aussi l’état psychique du reste de la population. Alors qu’elle reprend du poil de la bête avec des chiffres à la hausse, il semblerait que les filles soient plus sensibles aux conséquences néfastes du Covid d’un point de vue émotionnel. En effet, une étude réalisée par Agne Suziedelyte, maître de conférences au département d’économie de la City University of London, démontre que, sur une échelle de 0 à 40, les difficultés émotionnelles et comportementales totales des filles ont progressé de 1,6 point par rapport aux garçons durant la pandémie. Notamment avec la fermeture des écoles qui a renforcé le déséquilibre psychique des filles des familles à faibles revenus (2,1 points). En revanche, dans les familles plus aisées, les difficultés des filles se sont moins faites ressentir (1,3 point).
L’étude, réalisée par des universitaires de la City University of London (UK), de l’Université de Wollongong (Australie) et de l’Université Royal Melbourne Institute of Technology (Australie), est basée sur les données de l’étude longitudinale des ménages britanniques (UKHLS), connue sous le nom de Understanding Society et comprend les réponses d’environ 40 000 ménages. Les participants ont été interrogés à raison d’une fois par mois et les experts ont utilisé toutes les enquêtes Covid-19 disponibles à ce jour qui comprenaient des informations sur le bien-être mental des enfants (juillet, septembre, novembre 2020 et mars 2021).
Pour mesurer le bien-être mental, principalement sur les enfants entre 10 ans et 15 ans, l’étude a utilisé les scores d’un questionnaire de dépistage comportemental qui comprend 25 questions couvrant 5 domaines : l’hyperactivité/inattention, les symptômes émotionnels, les problèmes de conduite, les problèmes de relations avec les pairs et le comportement pro-social. « Les résultats de la recherche mettent en évidence de forts impacts sexués, les difficultés émotionnelles et comportementales augmentant davantage chez les filles de 10-15 ans que chez les garçons pendant la pandémie de Covid-19 par rapport aux années pré-pandémie. L’impact est observé dans tous les groupes de revenus, bien que la différence soit plus saillante dans les familles à faibles revenus », explique Agne Suziedelyte, co-auteur de l’étude et maître de conférences au département d’économie de la City University of London.
Loin d’être anodine, cette étude révèle un mal-être peu relayé notamment chez les adolescentes sujettes à des symptômes émotionnels variables et des troubles comme l’hyperactivité et des problèmes de comportements avec les pairs. Les garçons, eux, seraient moins sensibles aux troubles. Quoiqu’il en soit, la situation de confinement a révélé des fêlures, notamment pour les enfants des familles les moins aisées.
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